Des réseaux culturels pour les plus précaires : coopération, autonomie et lien social

Des réseaux culturels pour les plus précaires : coopération, autonomie et lien social

1 mai 2022 Notes 0

En pleine crise sanitaire, à la rentrée 2020, nous échangeons avec Laetitia Stagnara, directrice de la Gaîté Lyrique : nous disposons d’espaces, sous-exploités du fait de la crise : pouvons-nous redonner du sens au lieu, accueillir à nouveau du public même si la programmation est à l’arrêt ?

Après de nombreuses recherches, un matin de décembre 2020, je passe un coup de téléphone à La Chorba. Au bout du fil, Usman Ishaq, directeur adjoint. De cet appel, en un temps record, découlera « Les petits déjeuners solidaire » à la Gaîté Lyrique ouvert en janvier 2021, devenu « Les Petits déjeuners solidaires et culturels » pour leur seconde édition 21/22, réunissant le Forum des Images, la Médiathèque de la Canopé, la MPAA et le Centre Pompidou, avec bien entendu le soutien de la Ville de Paris.

Ce projet, c’est la volonté d’ouverture d’une équipe à des publics précaires qu’elle n’a pas l’habitude de côtoyer sans les intermédiaires que sont les associations et médiateurs sociaux. C’est une façon de penser l’utilisation de bâtiments existants, en cœur de ville, au service de nouvelles missions d’intérêt général. C’est l’occasion d’une coopération inédite, dans sa nature et son ampleur, entre acteurs sociaux (La Chorba et la Fondation de l’Armée du Salut pour l’amorçage, de nombreuses autres ensuite pour faire exister le projet), culturels et collectivités. C’est l’occasion de se poser la question : et si l’ouverture envers ces publics en situation de précarité, nos « invités » comme nous les appelons aux petits-déjeuners, devenait la norme et non l’exception ?

Ce sont des projets qui demandent de l’agilité et de la souplesse, une réorganisation et une formation des équipes. Mais également qui marquent à jamais. Ce projet-test à l’échelle de Paris Centre n’attend que d’être répliqué à d’autres quartiers de la capitale, d’autres villes, pour créer partout ces rencontres.

Bérénice Sellier, au sein de la direction des publics, a suivi le projet et développé sa dimension culturelle pour la Gaîté Lyrique. Trois podcast ont été réalisés avec les publics présents. Prochaine étape ? Développer la collaboration avec La Cloche en inscrivant notamment l’établissement dans le réseau Le Carillon pour initier un mouvement d’ouverture et d’accueil à tous, pour tous.

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